La question que tout le monde se pose... qui est responsable de leur départ? De Claude Brochu à Jeffrey Loria en passant par les autorités du baseball majeur, les coupables sont nombreux.
Dès l'instant où le richissime propriétaire des Expos Charles Bronfman a décidé de vendre l'équipe, les ennuis financiers du club sont presque immédiatement apparus.
Dès 1991, on parlait déjà de déménager à Buffalo. Même Claude Brochu regardait en Arizona et à Washington. Mais le départ de Bronfman a fait que l'on a perdu un propriétaire riche, mais passionné aussi", souligne Rodger Brulotte.
Sous la gouverne de Claude Brochu, on a assisté à plusieurs ventes de feu. Les Expos, on s'en souvient trop bien, ont sacrifié d'excellents joueurs comme Larry Walker, Marquis Grissom, Moises Alou, Pedro Martinez, Ken Hill, John Wetteland pour ne nommer que ceux-là.
"Je pense que le point tournant a été le manque de vision de Claude Brochu. Ça aurait aidé si on avait consenti des contrats à long terme à nos jeunes joueurs", ajoute Brulotte.
"Après le départ de Bronfman, ça a semblé piquer du nez. À chaque fois qu'on avait des bons joueurs, on les échangeait, on le vendait à quelque part", déplore Claude Raymond.
Que dire maintenant du règne de Jeffrey Loria et de la tutelle du baseball majeur?
"Lui, quand il est arrivé ici, il s'est dit : «on va gagner et ils vont nous construire un stade». Ils ne l'ont pas cru et il est parti. À Miami, il a gagné et il négocie pour un stade. S'il obtient un stade, il aura eu raison", souligne Brulotte.
"Il faut blâmer le baseball majeur. Il faut blâmer les propriétaires. Jamais j'aurais pensé que mon équipe de baseball disparaîtrait", tonne Claude Raymond.
"Les Expos évoluaient dans un petit marché, mais je pense que nous avons été mis de côté par les autres équipes du baseball majeur... parce qu'il y a d'autres petits marchés qui sont autant en difficulté que Montréal, je pense à Pittsburgh ou Kansas City", précise pour sa part Denis Boucher.
Le départ des Expos était inévitable car le club vivait au crochet du baseball majeur.
"Plus ça avançait, plus on voyait que nos revenus venaient de la ligue. Seulement sept pour cent de nos revenus étaient locaux; c'était évident que le départ de l'équipe se ferait", indique Claude Delorme, maintenant conseiller avec les Marlins.
Pour ajouter à la problématique, le baseball ne semble pas vouloir se doter d'un plafond salarial.
"La journée où il y aura un meilleur partage des revenus, ça va marcher. On a assez d'amateur pour faire vivre le baseball. Mais au niveau des droits de télévision et de radio, on ne pouvait rivaliser avec le reste de l'industrie", déplore Delorme.
La présence des Expos générait des retombées économiques de l'ordre de 80 millions dollars environ des sommes perdus à tout jamais.